L'expression "intelligence émotionnelle" est due à un psychologue américain , Daniel Goleman (1) qui écrivit en 1995,  un livre qui porte ce titre.
En fait, derrière cette expression très grand public, se cache un paradigme révolutionnaire qui va bousculer tout l'édifice de la réflexion intellectuelle : Il ne s'agit rien de moins que d'un nouveau paradigme scientifique.
René Descartes (1596-1650) à partir du Discours de la méthode avait fondé un clivage sur lequel reposent toutes les sciences jusqu'à aujourd'hui, celui de la raison et des émotions. L'être humain rationnel sait se garder des émotions qui lui obscurcissent le jugement.
D'ailleurs, la théorie d'une logique implacable semblait bien ne devoir jamais être remise en question. Il s'avère que du côté des neurosciences un pavé est lancé dans la mare.

RECHERCHE 13Joseph Ledoux et Antonio Damasio travaillant tous deux sur le cerveau, mais à partir de postulats différents et de régions cérébrales distinctes, en arrivent à la même conclusion : Ce sont les émotions et elles seules qui nous permettent d'être raisonnables !
Antonio Damasio (2) montre que les émotions nous permettent de hiérarchiser les informations. Il parle de marqueurs somatiques. Lorsqu'une partie du cortex préfrontal est endommagé, certains patients se voient dans l'incapacité de faire les bons choix, alors que leur intelligence  générale mesurée grâce au QI n'est elle pas affectée. Ils peuvent penser mais ne sont plus aptes à ressentir, et tous leurs processus de jugement s'en trouvent affectés. Joseph Ledoux (3), montre lui de son côté, que lorsqu’il s’agit de réagir très rapidement, une voie ventrale dans le cerveau au niveau amygdalien permet de donner l'ordre au corps d'agir, avant même que la personne ait eu le temps rationnel d'analyser l'information.

La Synergologie pour laquelle les processus émotionnels sont centraux, se reconnait pleinement dans la voie de ce type de recherche.
La notion de "corcept" en Synergologie est adossé à ces théories.
L’idée de corcept est tout entier présent dans l’idée que l’action du corps précédant l’action de la pensée, le corcept précède le concept.

1.    Goleman, D : (1997) Lintelleigence émotionnelle, R. Laffont.
2.    Damasio, A : (1995) L'Erreur de Descartes : la raison des émotions, Paris, Odile Jacob, 1995, 368 p. (ISBN 2738103030). Considération du rôle des émotions dans le raisonnement et la prise de décision, à partir de l'étude du cas Phineas Gage.
3.    Ledoux, J : (1994) : Émotion, mémoire et cerveau, Pour La Science, 202 : 50-57