Le mouvement dit de Palo Alto, constitué autour d'un groupe de penseurs parmi lesquels Paul Watzlawick (1921), Edward Hall (1914-2009). Grégory Bateson (1904-1980), Ray Birdhwhistell (1918-1994) va imposer l’idée que la communication fonctionne comme un système .
Grégory Bateson donne à la communication non verbale de ses lettres de noblesse en proposant la théorie de la « double contrainte ». Il explique que deux messages contradictoires peuvent très bien être émis à partir d'une seule formulation verbale.
Dans une situation de communication, il y a ce qui est dit à l’aide des mots et que métacontexte amplifie, mais peut également contredire.
Ainsi par exemple lorsqu'une personne dit à une autre : « Qu’est-ce que je suis heureux de te voir » en ouvrant les bras à son approche, ce n’est la même chose que si elle prononce la même phrase en croisant les bras pour l’accueillir. Ainsi Bateson et le mouvement de Palo Alto aident le monde la recherche, à comprendre qu'il est impossible d’étudier le discours en l'isolant de son contexte non verbal.
La critique synergologique
Le désir de ne jamais perdre de vue le contexte, conduit selon la perspective synergologique, à créer parfois des contresens.
Car le langage corporel existe en dehors de tout contexte !
Reprenons l’exemple précédent : Grégory Bateson (1) explique qu’un enfant dont la mère croise les bras en l’appelant, lui envoie deux messages contradictoires. Mais comment l'enfant pourrait-il percevoir que le message des bras soit un message de rejet si les gestes ne prenaient sens que dans le contexte ? Car ici, le contexte c'est précisément de dire : "viens dans mes bras".
Si l'enfant comprend que sa mère envoie un double message, c'est qu'il est programmé pour lire le langage corporel, sans cela il n'y aurait tout simplement pas d'ambivalence. Sa mère disant : "viens dans mes bras", les bras fermés et le corps se reculant voudrait dire : viens dans mes bras !
C’est parce que le sens des gestes est compréhensible en soi que tout à coup dans le contexte ils peuvent devenir illogiques, contradictoires avec la situation contextuelle. C'est parce qu'ils ne font pas la distinction entre le langage non verbal et la communication non verbale, que les théoriciens de Palo Alto se révèlent incapables de comprendre que le langage du corps existe en dehors des mots.
Ses tenants ne dissociant pas clairement langage et communication, ils n'envisagent pas vraiment le langage corporel comme un langage en soi, et ne peuvent le concevoir que comme langage co-verbal, alors qu'il est également pré-verbal.
C'est ici que les chemins de la Synergologie et du mouvement de Palo Alto se séparent.
(1) Bateson, G (1988), Vers une écologie de l'esprit, 2 t, Ed Seuil.